Hello la team,
J’aurais aimé venir vers vous avec de meilleures nouvelles, mais malheureusement, le bilan de ces dernières semaines est assez mitigé. Non pas que le soleil de Nice soit reparti en Normandie, désolée à tous, mais je vous confirme qu’il est bien resté sur la Côte d’Azur et tant mieux, car j’en ai encore bien besoin ici.
En effet, lors de mes derniers mails, je vous évoquais, brièvement, des douleurs aux genoux. Ces dernières sont parvenues, il y a quelques mois déjà, en avril 2023.
D’une simple gêne lors de la descente des escaliers à la difficulté de pouvoir tendre la jambe, les actions comme conduire, s’asseoir, s’accroupir, dormir sans gêne, étaient devenues plus qu’une hantise dans mon quotidien. Et c’était sans compter les contraintes de ma pratique telles que sauter, franchir une haie, sortir des starting blocks, fléchir sur les jambes lors des lancers, enchaîner des séances, faire un squat, ramener en saut en longueur..
Les douleurs se sont, au fil de 2023, intensifiées, impactant mon quotidien, l’entraînement puis les compétitions. D’une simple inflammation au genou gauche propagée au genou droit, pour éviter les jaloux, le tout s’est transformé en lésion sur chaque tendon rotulien. Et ceux, malgré tous les soins effectués : kinésithérapie, renforcement, onde de choc, mésothérapie, anti-inflammatoire, des injections de plaquette riche en plasma et un protocole d’isocinétisme en arrivant à Nice.
Dans le sport de haut-niveau, l’un des dilemmes de l’athlète à l’entraînement est de trouver l’équilibre entre la recherche de la performance et l’apprentissage de son propre corps. Durant presque un an, j’ai appris à écouter mes sensations et appréhender la douleur, afin de repousser sa venue et de m’accoutumer à en ressentir la menace, en essayant de gagner chaque fois une marge sur elle.
Aujourd’hui, après 11 mois à avoir tout essayé, et à avoir repoussé le seuil de la douleur, j’ai atteint ma limite et suis arrivée au bout de ce que je pouvais tolérer physiquement et psychologiquement.
J’ai ainsi pris la décision vendredi, avec tout mon staff sportif et médical, de me faire opérer des deux genoux, opération qui consiste à réaliser un peignage des tendons, une résection des zones inflammatoires et une intervention sur la rotule. Bref, vous l’aurez compris un petit tour chez le coiffeur et le tour est joué. Non, sans blague, la prise en charge a été plus que rapide, puisque j’ai été opéré hier matin à l’hôpital de Nice, sous les doigts de fée du docteur Douiri.
Place maintenant à deux petites semaines d’immobilisation, avant de commencer un long protocole de rééducation. Rien n’est joué et rien n’est perdu pour 2024, à ce stade de l’année et à l’approche des prochaines échéances, cette décision n’a pas été facile mais, je suis soulagée de m’imaginer m’exprimer enfin sans douleur à l’avenir.
Le plus important, c’est de toujours essayer, parce qu’imaginer que l’on ose et que tout se passe bien !
À très vite,
Mes chers genoux vous embrassent,
Léo.
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